En avril, cap sur l’Afrique avec la confrérie secrète du “Poro”.
Ce masque est utilisé dans le cadre des initiations Poro. Ce système initiatique trouve son origine chez les Toma, vers le 16e siècle. Il s’est ensuite répandu à travers une grande partie des peuples des forêts guinéennes (notamment en Côte d’Ivoire). Il est destiné à initier les jeunes garçons, qui, à l’issue de ce rite, sont alors considérés comme des adultes, c’est-à-dire des membres de la communauté à part entière.
La confrérie secrète du Poro et les masques qui interviennent dans ce rituel sont contrôlés par des grands initiés. Ils sont les seuls à en détenir le secret. La notion de secret est très importante dans le rituel Poro. C’est le secret qui confère son pouvoir au masque ; connaître le secret revient à avoir le pouvoir. Les grands initiés et les masques du Poro jouent également un rôle dans d’autres sphères de la société, pas uniquement dans le contexte initiatique. Ils interviennent lors du décès d’un des membres de la confrérie Poro, ou encore si un élément extérieur menace la communauté (comme une tempête ou une épidémie).
Les rituels d’initiation Poro comptent au moins 4 ou 5 types de masque. Mais ce masque-ci appartient au groupe Angbaï. Il se caractérise par des protubérances cornues au sommet du crâne. Par ailleurs, les peaux qui complètent le masque montrent qu’il s’agit d’un masque appartenant au monde animal. Il représente un esprit de la forêt, un être mythique en forme de chat sauvage et muet. L’absence de bouche, caractéristique des masques Angbaï, symbolise le secret intrinsèque à leur nature et qui se retrouve au cœur du rituel.