Afrique

La collection africaine atteint aujourd’hui près de 750 pièces et ne cesse de s’agrandir. Ces objets datent du 19^e siècle à nos jours et proviennent de nombreux pays. On remarque deux foyers d’intensité des pratiques masquées localisés dans les régions occidentales et centrales. Elles sont nettement moins représentées dans les parties orientales et australes du continent. 

La collection africaine reflète la diversité des pratiques masquées de ce continent. D’un point de vue formel d’abord, la collection comprend : des masques-heaumes, des masques cimiers, des masques faciaux, ou encore des masques destinés à une partie du corps. Du point de vue des matières, le bois est certainement le matériau de prédilection. Mais de nombreuses autres matières sont également utilisées : des fibres végétales et animales, des calebasses, du cuir, du textile, des perles, des métaux, des minéraux, de la résine (etc.). 

Face à tant de diversité, la tentation serait grande de mettre de l’ordre et de classer ces masques par fonction, ou contexte. Mais les pratiques masquées africaines résistent aux efforts de catégorisation.

Cependant, on peut discerner quelques tendances. Les masques interviennent notamment dans les moments de transitions, lorsque les hommes sont particulièrement vulnérables aux attaques magico-religieuses ou encore lors de rites agraires. Les masques incarnent des êtres, souvent hybrides, qui agissent comme intermédiaires entre le monde terrestre des humains et un monde invisible.

Mais leurs fonctions au sein de la communauté ne sont pas figées. Au contraire, elles sont souvent fluides. Parfois, les mêmes masques jouent le rôle de maîtres-initiateurs mais sortent aussi lors de funérailles. Ailleurs, ils peuvent rendre compte de la justice, participer à l’intronisation d’un roi, et divertir l’assistance en même temps.

Parallèlement à cette fluidité, caractéristique des pratiques masquées en Afrique, le masque incarne aussi la continuité historique. En effet, certains masques sont en usage depuis plusieurs décennies, voire plusieurs siècles. Si leurs fonctions et contextes d’usage peuvent avoir changé, les caractéristiques formelles du masque « son visage figé » pourrait-on dire l’inscrit dans le temps long.