Direction l’Asie avec ce « Saru », un masque de singe en bois utilisé dans les intermèdes comiques du théâtre traditionnel japonais : le Nô.
Le théâtre traditionnel japonais, le Nô, remonte au 14e siècle. Mais son histoire est bien plus longue que cela. Il puise ses racines dans des rites religieux (agraires) anciens. Sa forme classique (fixée aux alentours du 14e siècle) est née de la synthèse de deux genres de danses : le Dengaku dont la trame est dramatique, et le Saguraku, à trame comique.
Une représentation typique dure environ 5 à 6 heures et ne comporte pas plus de 4 ou 5 acteurs. Elle met en scène l’âme de divinités et d’hommes ressuscités qui ont subi les épreuves de la guerre et de la trahison. La gestuelle des acteurs, la musique qui les accompagne, les dialogues qui ressemblent à du chant, sont extrêmement codifiés et épurés. Ils créent une ambiance dramatique.
Afin de détendre ce climat tendu, des petits intermèdes comiques, appelés Kyogen, entrecoupent le spectacle. Ce masque de singe est utilisé lors des Kyogen, qui content de petites histoires de l’époque actuelle. Ses protagonistes sont des personnages de tous les jours et ne sont généralement pas masqués. Néanmoins, certains rôles nécessitent le port du masque quand il s’agit d’êtres surnaturels ou d’animaux ou encore lorsque le visage du personnage doit exprimer des attitudes exagérées. Les masques Kyogen sont des masques comiques qui détonnent tout à fait avec ceux, plus dramatiques, du Nô. Les Kyogen n’utilisent ni choeur, ni musicien.